La géographie du pays
Le pays d’Écosse, d’un point de vue géographique, s’étend au-delà du mur d’Adrien sur toute la partie nord des îles britanniques. Il comprend de nombreuses îles et se divise en deux grand territoires qu’on désigne encore aujourd’hui sous les noms de Hautes terres (les Highlands) et les basses terres (les Lowlands). Cette division sera d’une importance cruciale tout au long de l’histoire de l’Écosse.
Une terre divisée
À l’aube de notre ère, sous l’empire romain, on appelait ce pays la Calédonie, du nom du peuple qui vivait là : les Calédones. Voici ce qu’écrit Dion Cassius vers 230, quand il décrit la Calédonie :
« Il y a en Bretagne deux nations très importantes, les Calédoniens et les Maètes, et c’est à eux que se rapportent les noms, pour ainsi dire de tous les autres peuples. Les Maètes demeurent le long de la muraille qui divise l’île en deux parties, les Calédoniens sont derrière eux ; les uns et les autres habitent sur des montagnes sauvages et arides, ou des plaines désertes et marécageuses, sans murailles, ni villes, ni terres labourées, ne mangeant que de l’herbe, du gibier et du fruit de certains arbres ; car ils ne goûtent jamais de poisson bien qu’ils en aient en quantité innombrable. Ils passent leur vie sous des tentes, sans vêtements et sans chaussures, usant des femmes en commun et élevant tous les enfants qui naissent. »
— Dion Cassius, Histoire Romaine, livre 76, chapitre 12.
Durant les Trois premiers siècles de nôtre ère, les romains tentèrent à plusieurs reprises de soumettre cette partie des îles britanniques, sans succès. Ils édifièrent donc deux murs pour empêcher les barbares calédoniens de perpétuer leurs pillages sur les terres pacifiées de l’empire. C’est tout d’abord l’empereur Hadrien qui construisit le mur portant son nom dans le premier quart du Deuxième siècle après JC. Ce mur définit encore aujourd’hui la frontière entre l’Angleterre et l’Ecosse, à peu de chose près. 20 ans plus tard, en 140 de notre ère, c’est son fils adoptif Antonin dit « le pieux » qui élève un second mur après quelques victoires significatives sur les tribus celtes des basses terres. Le mur se tient entre le first of Forth et le firth of Cylde, mais ce dernier rempart qui prendra 12 ans a être construit sera abandonné presque aussitôt en 160 après JC,les successeurs d’Antonin préférant défendre la Bretagne septentrionale en se repliant sur le mur d’Hadrien.
Avec le temps, les Calédones et les autres tribus celtes vivant au nord du mur d’Hadrien seront regroupées sous la dénomination de Pictes.
« Par la suite, en plus des Bretons et des Pictes, la Bretagne accueillit un troisième peuple : les Scots. Ceux-ci, émigrant sous la conduite de leur chef Reuda, s’emparèrent, en négociant ou en usant de la force, des colonies, dont ils disposent toujours. On les appelle encore Dalreudins, du nom de leur chef, car, dans leur langue daal signifie « une patrie ». »
— Bède Le Vénérable, Histoire ecclésiastique du peuple anglais (VIIeme siecle après J.C)
À partir du IVème et Vème siècle l’île de Bretagne accueille donc aussi les Scots venant d’Irlande, le royaume de Dal Riada étant à la fois sur l’île d’Irlande et la côte ouest de l’Écosse actuelle. En 637, les Dal Riada irlandais et écossais se séparent définitivement. Il n’en reste pas moins que c’est sous l’influence du royaume Scot et notamment de St Columba que les pictes sont christianisés dans le courant du VIème siècle.
Au XIe siècle, l’identité des Pictes s’est fondue dans un amalgame de peuples identifiés comme « Scots ». C’est alors que viennent s’ajouter des peuplades venues du Nord : les vikings (d’origine norvégienne). Ces derniers s’installent notamment sur la partie à l’extrême nord de l’Écosse, dans les archipels des Orcades et des Hébrides.
Nous voilà donc au IXe siècle avec un territoire composé de divers peuples qui, même s’ils commercent ensemble et vivent autant que possible en bonne intelligence, possèdent chacun leur culture et leur dirigeant.
Ainsi voit le jour le Royaume d’Alba
Tout d’abord une petite mise au point lexicale : Le terme Alba vient d’un mot celte désignant l’ensemble de l’île de Grande-Bretagne, ceci bien avant l’utilisation du terme classique d’Albion. Il fut employé dans ce sens jusqu’au IXe siècle et au Xe siècle, avant de désigner uniquement les royaumes des Pictes et des Scots (Pictavia et Dál Riata).
Nous sommes au IXe siècle, en 841 précisément, lorsqu’un homme du nom de Kenneth Mac Alpin unifie les royaumes scot et picte sous sa bannière. Kenneth était alors le roi des scots de Dal riada, et il aurait profité de la faiblesse de ses voisins pictes, alors victimes de raids viking, pour lancer un raid contre les armées décimées du roi des Pictes. Une fois la victoire acquise, il invita Drest, le roi des pictes, et ses barons survivants à un banquet à Scone afin de discuter du sort des deux royaumes. Selon la légende, Mac Alpin fit assassiner les nobles pictes durant ce banquet réclamant par là même la souveraineté sur les royaumes pictes et Scots. Selon les Chronique d’Irlande il régnera ainsi de 842 à 858.
Si beaucoup s’accordent à voir ici l’acte fondateur du royaume et du peuple d’Écosse, ce n’est pas Kenneth qui sera le premier roi d’Alba mais Donald II qui affrontera d’ailleurs les Norvégiens et les vaincra dans une bataille dont on a gardé le nom mais qu’on ne sait situer. Son règne sera court puisqu’il montera sur le trône en 889 et qu’il décédera en 900, instaurant la lignée des Rois d’Alba et donc d’Ecosse. Il faudra attendre le début du XIIIe siècle pour que le territoire de ce royaume corresponde a l’Écosse que l’on connait.
Les Sources
- Wikipédia – Le royaume d’Alba [page consultée en février 2017]
- Wikipédia – La Calédonie [page consultée en février 2017]
- Wikipédia – Scotia [page consultée en février 2017]
- Wikipédia – Dal Riada [page consultée en février 2017]
- Wikipédia – Le mur d’Hadrien [page consultée en février 2017]
- Wikipédia – Le mur d’Antonin [page consultée en février 2017]
- Wikipédia – Kenneth Ier [page consultée en février 2017]
- Wikipédia – Donald II [page consultée en février 2017]